[ Fixation oO let me alone ]

12 avril 2007

J'ai de la colère au fond du moi, elle se cogne contre les parois de ma peau, elle s'insinue partout, je maîtrise à peine les tremblements d'une main que déjà elle s'enfuit jusqu'à mes lèvres, et là j'aimerai crier, crier, oui exploser ma voix contre les murs froids qui n'entendent pas, j'voudrai les casser à coup de silence, à coup de je t'aime... C'est plus pareil, il faut croire que la terre a tourné dans l'autre sens cette nuit, pendant mon sommeil et que maintenant que je suis éveillé tout est chamboulé. Que la rage me monte à la gorge, s'aggripe à mes reins, me harcèle, me précède, me survit en chaque place, il faudrait qu'elle se taise cette putain, qu'elle ne s'allume que le soir quand personne peut la voir, il faudrait qu'elle me laisse, mais elle n'efface plus, pourtant vous y croyez encore, et quand ma voix se tord, c'n'est qu'un hurlement muet, vous me laissez m'étouffer avec mes souvenirs. Ma vieille âme rafistolée avec des bouts d'papiers pour pas laisser rentrer les courants d'air. Je me joue des distorsions comme on évite des flaques d'eau, immatérielle, si perverse, je réclame en vain un apaisement, c'est comme une brûlure à l'acide vous voyez...
Et je reprend haleine, je me cache à peine dans un regard lointain, et des mains incapables m'enserrent, et je suis pris d'un tel dégoût du corps, à en vomir, c'est fou c'qui peut sortir d'un estomac. Et savoir qu'elle est toujours là, qu'elle restera à me border, ma première pensée, la dernière, la toute dernière colère.
Voilà qu'elle a grandi, si bien logée, nourrie, et ce ne sont plus des caprices d'enfant, vous sentez comme elle me prend au hasard, en dépit de votre art, un jour ou l'autre elle me fera rouler à terre.